Colloque international :
« Les détours de la narration dans la fiction de Kazuo Ishiguro. »
20 et 21 mars 2003
Salle Louis Liard, Paris IV Sorbonne, et IUFM de Paris.

Bibliographie Ishiguro

Le centre de recherches « Écritures du roman contemporain de langue anglaise » de Paris IV (François Gallix, Vanessa Guignery) et l’IUFM de Paris (Paul Veyret) ont organisé les 20 et 21 mars 2003 à Paris un colloque international sur l'oeuvre de Kazuo Ishiguro, avec le soutien du British Council, du Conseil Scientifique, de l'Ecole Doctorale IV de Paris IV-Sorbonne, et des éditions Calmann-Lévy

Jeudi 20 Mars 2003 

Salle Louis Liard, Sorbonne, 1 rue Victor Cousin, 75005 Paris

9h00-12h30

    9h00           Discours d'ouverture

Présidence : François Gallix (Paris IV-Sorbonne)

9h30          Johann Berti (Valence) : « Entre souplesse et rigidité : la double architecture des fictions de Kazuo Ishiguro »

10h            Paul Veyret (IUFM of Paris): « Purloined Memories in The Remains of the Day, Or Did Mr Stevens Write Any Christmas Cards? »

10h30        Pause café

11h15         Max Duperray (Aix-Marseille 1) : « L’hypothèse du portrait de l’artiste dans The Remains of the Day »

11h45         Jean-Pierre Naugrette (Paris III) : « When We Were Orphans, or the postponement of home »

12h30        Pause déjeuner

14h30-16.30

Présidence :  Vanessa Guignery (Paris IV-Sorbonne)

14h30        Linda Pillière (University of Littoral-Côte d’Opale) : « The Language of Repression – a linguistic approach to Ishiguro’s style »

15h            Ebbe Klitgård (Roskilde University, Denmark): « “The language of self-deception and self-protection”: Narration in Kazuo Ishiguro’s novels, especially An Artist of the Floating World »

15h45        Claire Pegon-Davison (Aix-Marseille 1): « How to Have Done with Words : Virtuoso Performances in The Unconsoled »

16h15         Tomoko Nagaoka-Kozaki (Tokyo): « Eating and Empowerment in the Work of Kazuo Ishiguro »

17h         Break

18h30:         Débat avec KAZUO ISHIGURO

Vendredi 21 Mars 2003

Amphitheatre, IUFM de Paris, 10 rue Molitor, 75016 Paris

9h00-12h30

    9h00           Discours d'ouverture

Présidence : Paul Veyret (IUFM of Paris)

9h30          Hélène Machinal (University of Bretagne Occidentale): « The strange case of Christopher Banks in When We Were Orphans de K. Ishiguro »

10h            Valérie Franceschi (Bastia) : « Etsuko’s narrative or the story of a double exorcism »

10h30        Pause café

11h15         Krystyna Stamirowska (Jagiellonian University, Krakow): « Silence and absence as strategies of self protection/self defense in Ishiguro’s confessional narratives »

11h45         Dominique Vinet (Montesquieu-Bordeaux IV) : « Space-time and tempo in The Unconsoled »

12h30        Pause déjeuner

14h00-17h

Présidence : Bernard Gilbert (Michel de Montaigne-Bordeaux III)

14h00        Camille Cantoni-Fort (Strasbourg 2) : « “Playing in the dead of night” : the narrator’s voice in A Pale View of Hills »

14h30        Pascal Zinck (Cergy-Pontoise): « The Remains of Kazuo Ishiguro’s Japan »

15h            Pause café

15h30        Isabelle Roblin (University of Littoral-Côte d’Opale) : « Re-assessing the past : a parallel reading of Kazuo Ishiguro’s An Artist of the Floating World and The Remains of the Day »

16h            Christine Evain (Ecole centrale, Nantes) : « Digression, destruction and reconstruction in An Artist of the Floating World »

17h            Fin du colloque



L’objectif de ce colloque international était de s’intéresser à un mode d’écriture répandu dans la littérature britannique contemporaine et en particulier dans l’œuvre de Kazuo Ishiguro : le mode indirect, l’évitement, le louvoiement. Il s’agira d’analyser les différentes formes du détour dans la narration et de déceler les raisons pour lesquelles certains narrateurs ishiguriens optent pour des chemins de traverse. A la confrontation et à la confession obvies et frontales, ces narrateurs réticents préfèrent le mode obtus et décalé. Ce type d’écriture déviée participe certes d’une stratégie délibérée de diversion et de mise à distance de sujets douloureux, mais il révèle également les difficultés relatives à toute entreprise de dévoilement, de mise à nu, d’exploration de l’intime, d’anamnèse et d’exhumation du passé public ou privé. Réticences, écriture lacunaire, stratégies de déplacement, figures dilatoires, récits troués, art de l’esquive sont autant de moyens de contourner mais aussi de détourner la réalité, et ainsi de la transformer afin de la rendre plus acceptable et supportable. Il revient alors au lecteur de faire preuve de perspicacité afin de combler les silences gênés du narrateur, de compléter les points de suspension qui lézardent le discours, de recouvrer les vérités et les drames qui se cachent entre les lignes. Les deux journées du colloque seront l’occasion de se concentrer sur ces techniques du détour dans la fiction de Kazuo Ishiguro où les silences et les failles du discours révèlent plus qu’ils ne cachent, et où les narrateurs se révèlent tiraillés entre un désir de confession et une réticence à tout dire.

Les axes d’étude que nous avons abordé étaient les suivants :
- l’intime et ses silences ; la réticence de la confession
- l’écriture de la transparence feinte
- le récit de souvenirs ; la mémoire comme art de l’oubli ; anamnèse et amnésie
- les paradoxes du narrateur représenté ; la question de la fiabilité
- la littérature de confession, le journal intime fictif, l’auto-fiction
- l’intime comme art d’explorer la pudeur et ses paradoxes
- les effets de brouillage du discours
- les figures du retardement, du déplacement, du louvoiement
- le piège du sentimentalisme et les modes d’évitement
- les lacunes de la connaissance ; domaine public/domaine privé
- le recouvrement du passé au double sens de dissimulation délibérée et de récupération

 

       

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